Un château unique
Le bâtiment principal ou « château » se compose d’un rez-de-chaussée surmonté de trois étages.
La façade est enrichie de quatre pilastres monumentaux.
On accède aux étages par un escalier de pierre à vide central et noyaux ajourés.
Au premier étage une grande salle centrale occupe les trois niveaux d’étages supérieurs. Elle est entourée de deux salles de moindre importance qui n’occupent que deux niveaux…
La grande salle centrale aurait dû déboucher sur un escalier extérieur, ou au moins un balcon : en témoigne la porte fenêtre située au centre de la façade.
La chapelle :
En 1632, le domaine de Vaugrenier entre, par héritage, en possession de Jacques de Laurens, écuyer de Draguignan. C’est à cette époque que fut construite la chapelle du premier étage.
Plusieurs éléments de cette chapelle montrent qu’il en est le commanditaire : blason portant les armes des Laurens (« d’or, au laurier de sinople ; au chef d’azur, chargé de 3 étoiles d’or), nombreux motifs stylisés de coquille Saint-Jacques, apôtre, saint patron de Jacques de Laurens.
La chapelle est donc postérieure d’un siècle à l’édification du bâtiment principal.
Le plafond est en plâtre sculpté ou « gypserie » (taille au ciseau du plâtre une fois sec), tradition décorative provenant d’Italie, et largement répandue en Provence.
Toutes les salles sont voûtées (à l’exception des deux dans lesquelles les voutes se sont effondrées au 19ème siècle) et décorées de corniches. La corniche de la grande salle du 1er étage est sculptée de motifs antiques. Les voûtes effondrées ont été restituées en 2018.
L’ensemble de ces éléments démontrent, incontestablement, l’origine ultramontaine du bâtiment, et suppose l’intervention d’un architecte italien formé aux leçons de l’Antiquité classique tel que Bramante (1444-1514) et ses contemporains de la fin du XVe siècle et du début du XVIe siècle. (Palladio)
Adossé à la façade postérieure du château, on trouve un deuxième bâtiment. On ignore sa date de construction, mais il figure sur le plan de cadastre de la commune de Villeneuve-Loubet, levé en 1833. Il a été vraisemblablement édifié au cours du 19ème siècle pour servir l’exploitation agricole.
A partir de 1987, bien qu’en très mauvais état, le château de Vaugrenier commence à susciter quelque intérêt par son architecture et sa typologie de « villa italienne » de la Renaissance, uniques de ce côté-ci des Alpes, en Provence comme dans l’ensemble de la France.
Il est alors, inscrit en totalité sur l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques par arrêté du 14 décembre 1989, avant d’être intégralement classé le 30 janvier 1992.
Les premiers travaux de restauration datent de cette époque. Mis en œuvre sous l’égide des Monuments historiques, ils consistèrent à remédier au mauvais état général de l’édifice en commençant par les toitures afin d’éviter une disparition du bâtiment.
Durant tout le XIXe siècle et jusqu’au milieu du XXe siècle, Vaugrenier fut une exploitation agricole comptant environ quatre-vingt-deux hectares.
C’est durant cette période que furent réalisées certaines modifications intérieures destinées à aménager des logements pour les ouvriers ou employés de la ferme, et que les voûtes couvrant les deux salles, situées aux premier et deuxième étages, de part et d’autre du grand salon central, s’effondrèrent.
Durant la seconde moitié du XXe siècle, le domaine perdit progressivement sa vocation agricole. La plupart des terres qui en dépendaient furent expropriées, notamment dans les années 1960 pour le percement de l’autoroute “La Provençale”, et la formation du parc départemental de Vaugrenier.
Les terres de Vaugrenier et le « château » appartinrent aux descendants de César de Panisse Passis jusqu’en 1987, date à laquelle, les restes du domaine échurent en partage à Elisabeth de Panisse Passis, épouse de Jacques de Vanssay, aux descendants de laquelle il appartient toujours.